seules deux ou trois malles d’osier contenant de vieux vêtements, des déguisements des parents du temps où ils vivaient à Ugine, sont conservées tout au bout, vers le jardin, protégées par la seule partie du toit qui ne fuit pas.
    
        En revanche, le grenier du premier étage au-dessus de la cuisine, est encombré d’un fatras indescriptible. À l’origine les choses ont peut-être été rangées, mais je n’ai jamais connu cette pièce que dans un grand foutoir. Avancer dans le grenier en particulier n’est pas aisé, si l’on ne veut pas marcher sur les vieux livres, les disques 78 tours, les centaines de négatifs des photos prises par papa, les boites à chaussures, de vieilles vaisselles ébréchées, des coquillages exotiques, un antique gramophone à aiguille, etc. 
Et mes fréquentes visites n’étaient certainement pas faites pour améliorer les choses !
    
    
 
    
        Le Clos - Le Parc - Le Jardin
    
        Le Clos
    
        Un hectare environ, entouré de murs… Avec le regard de l’adulte que je suis aujourd’hui, c’est peu un hectare, mais pour l’enfant que j’étais, c’est immense. J’y suis très souvent, en été surtout, puisque c’est là qu’on trouve les arbres fruitiers de la maison, et que je me gave de fruits.
 
    
        L’essentiel de cet espace est occupé par deux parcelles de vigne qui sont destinées à produire le vin de la consommation familiale (de très piètre qualité). À gauche le rouge, à droite le blanc. Nous n’avons ni machines agricoles ni chevaux pour les faire fonctionner, alors papa paye quelqu’un pour faire le travail. Je me souviens du nom d’un employé en particulier, Pierrot Treuillet, car il est attaché à un épisode fameux de mon enfance. 
    
        Ce jour-là, Pierrot Treuillet était venu « passer le cavaillon» (sorte de charrue « légère » tirée par un cheval), dans les rangs de la vigne. 
    
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
        
    
        J’étais là à observer son travail, alors Pierrot me proposa de tenir les rênes du cheval, pendant qu’il manœuvrait avec force