-A : Dans le coin de la « maison des locataires » un gros buisson de seringat lâche à la saison son puissant parfum à plusieurs dizaines de mètres à la ronde. C’est merveilleux… Mais hors saison, il pose d’énormes problèmes au Père Morelet (locataire de la maison à une époque) qui assure la taille en boule de ce buisson qui fait plus de trois mètres de haut et sept ou huit de diamètre ! 
 
    
        -B : En remontant l’allée de gauche, contre le mur du «chai démoli», il y a un figuier qui donne des fruits violets, gorgés de sucre et de saveurs… À son sujet, papa m’a donné une seule consigne «Ne monte jamais dans un figuier, les branches cassent comme du verre !». La comparaison étant de nature à marquer les esprits, je résiste à la tentation d’aller chercher les figues qui demeurent dans les hautes branches une fois que j’ai dévoré toutes celles qui se trouvent à ma hauteur. En effet, papa ne m’ayant jamais interdit de monter aux poiriers ni aux cerisiers du clos (autrement plus hauts que ce figuier pourtant), j’ai tendance à croire qu’il y a danger effectif. 
Et depuis, chaque fois que j’approche un figuier, la consigne me revient, et l’image de mon père me mettant en garde apparaît immanquablement!
    
        -C : En face du « chai démoli » pousse un beau tilleul. À la saison, il donne à profusion ses fleurs odorantes, qui sont ramassées avec soin par les parents et séchées en vue des tisanes hivernales (détail amusant… Le soir, à la maison c’est au choix tisane de fleurs de tilleul, ou de queues de cerises, alors qu’à La Coquillerie, les Delage ne jurent que par la camomille…). 
En dehors de cette manne, ce tilleul permet d’accrocher à l’une de ses branches une balançoire, source permanente de plaisir…