FAMILLE  GOUBIN - POULAT                                                             
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MA VIE À SIGOGNE - 14
-J : Dans le terre plein central, en face du « chai démoli », pousse un buisson de faux pistachier.
Au printemps, l’abondante floraison blanche, est bientôt remplacée par des grappes de capsules comme de petites lanternes vertes contenant chacune des graines de la taille d’un grain de café .
Petit, je suis fasciné par ces petites bulles végétales, que je fais claquer dans le creux de ma main, comme on le fait avec un sac en papier qu’on a rempli d’air…
Tous les ans, papa me répète de ne pas toucher ces graines, car «c’est du poison». Et voilà qu’en cherchant aujourd’hui le nom latin de cet arbuste (Staphylea pinnata), j’apprends que non seulement les graines en sont comestibles, mais que par-dessus le marché, elles sont «savoureuses» !
Et me voilà fort contrarié d’avoir raté ce plaisir à l’époque!
J’ai un autre souvenir en relation avec ce pistachier. Tout petit, pendant que ma sœur Éliane et Françoise Bordier, son amie, sont occupées à leurs histoires de grandes, je joue souvent au pied de cet arbuste avec la sœur de Françoise, Danielle, qui est un peu plus jeunes que les deux autres. On joue à la marchande, à la dinette… J’ai gardé d’elle le souvenir d’une petite fille douce et rieuse, qui acceptait sans état d’âme d’avoir à s’occuper du «mioche» que j’étais, plutôt que d’être dans la compagnie bien plus intéressante des grandes…




Le Jardin






On accède au jardin par une porte située dans la cuisine. On descend quelques marches. Tout de suite à droite des marches, un puisard reçoit les eaux usées venant de l’évier. À droite encore, sur toute la profondeur du jardin, un grillage matérialise la séparation avec le clos, et empêche les poules de venir saccager les « cultures ».
Qu’est-ce qui pousse dans ce jardin ? À vrai dire pas grand-chose, si je le compare aux autres jardins potagers que je peux voir, chez madame Chéneby par exemple. C’est d’ailleurs seulement à la belle saison qu’il produit. Des haricots verts, toujours plein de fils parce qu’insuffisamment arrosés, des petits pois aussi, des salades (qui montent tout de suite en graines !) et surtout de magnifiques et abondantes tomates, au goût si chaud, si intense.
            Mais ce jardin a quand même quelques particularités qui méritent d’être évoquées.
Le poulailler (L), plus quelques cages à lapins. J’y attrapais régulièrement des poux de poule chaque fois que j’y traînais un peu, mais ça ne m'arrêtait pas vraiment, et  j’y étais souvent fourré. Je me souviens d’une poule rousse particulièrement familière, «la cou doré», qui nous suivait partout
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