FAMILLE  GOUBIN - POULAT                                                             
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MA VIE À SIGOGNE - 31
suspend à des clous aux poutres de «la cave». Les grappes se conservent très longtemps ainsi, et parce qu’ils se desséchent quand même un peu, les grains se recroquevillent et se gorgent d’intenses saveurs sucrées. C’est une merveille.



Nos Voisins
Paul Boisnier (A)
Les Boisnier père et fils sont bourreliers. Ils fabriquent sur commande tous les attirails nécessaires au harnachement et à la conduite des chevaux. Principalement les brides, les colliers, les sous-ventrières, les longes… Enfin tout quoi.
Mais parce qu’ils sentent malgré tout que l’avenir de la profession est derrière eux, ils (Paul surtout) fabriquent également pour joindre les deux bouts, sommiers et matelas, ceintures de cuir, chaussons de basane pour les sabots, et même des sacoches de vélo et des cartables d’écolier… Les chevaux de labour sont sur le déclin dans les campagnes françaises, et ce n’est pas la belle affiche placardée sur le mur de l’atelier vantant les mérites de deux chevaux ramenant un tracteur en panne -«Deux chevaux valent mieux que quarante»- qui peut y changer quelque chose... Et il faut bien vivre !
Les Boisnier sont des gens d’une gentillesse infinie, d’une honnêteté viscérale… Depuis que je suis en âge de marcher et qu’on me laisse faire ce que je veux de mes journées, je passe beaucoup de temps dans leur atelier. Interdiction m’est faite de toucher aux outils coupants comme des rasoirs (et ils sont nombreux les outils qui piquent ou coupent chez les Boisnier). Le plus impressionnant est le couteau à pied, en croissant de lune, qui
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