pas me reconnaître… Pourtant Madame Chéneby m’a souvent présenté quand nous passons là ensemble, pour aller faire nos courses du jeudi…
Monsieur Pouchat
Fernand Pouchat est une figure de Sigogne. Il possède une maison dans la continuité de la COOP, sur la grande place. Inspecteur des Postes en «Seine Inférieure» à partir de 1950, il ne vient à Sigogne (dont sa mère, Marie Marguerite Magnant était native), que pour la période de ses vacances d’été, ou à de rares occasions au cours de l’année.
J’ai le souvenir d’un homme maigre et dégingandé, un peu maniéré dans ses vêtements de ville, à la voix haut perchée et portant d’épaisses lunettes d’écaille. Mais en dehors de cet aspect assez original dans mon village, j’ai surtout le souvenir d’un homme d’une immense culture. Souvent, à la tombée du soir, il partait se promener sur la route de Rouillac, et croisait souvent papa, que j’accompagnais parfois, à qui il racontait dans le détail des épisodes de l’Histoire de la Royauté. Il était également très au fait de l’histoire ancienne de Sigogne et de ses environs, évoquant l’existence et l’emplacement de mystérieux souterrains, de tombes oubliées… Je n’en avais probablement pas conscience sur le moment, mais j’étais attiré par le savoir de cet homme, et ne perdait pas une miette de ce qu’il racontait quand j’étais de la ballade.
Parfois, un de ses neveux (Jean-Marie ?) arrivait aussi à Sigogne pour les grandes vacances, et nous rejoignait tout de suite dans nos jeux.
Mes activités
Les loisirs, les jeux
Aujourd’hui, les enfants de Sigogne ne se posent sans doute plus trop de questions sur ce qu’ils peuvent bien faire pour échapper à l’ennui. Ils sont comme tous les enfants des pays comparables au nôtre, pris entre leurs smartphones, leurs tablettes ou leur Play Station, rêvant d’avoir plein d’«amis Facebook» et d’être un «youtuber», ou se retrouvant à la salle de judo, au cours de guitare ou à la piscine la plus proche.
Paradoxalement, dans les années cinquante, la question ne se posait pas non plus, puisqu’il n’y avait rien à faire de particulier. De quoi aurais-je bien pu avoir envie puisqu’aucune perspective ne pouvait s’offrir à nous à Sigogne. Enfin rien qui ressemble, même de loin, à ce que pourraient être mes envies si j’étais le même enfant aujourd’hui.
Alors on s’occupait comme on pouvait, sans arrière-pensées, pour tromper l’ennui qui, s’il n’était jamais vraiment nommé, était dans les faits bien réel !
Le vélo
Les jours sans école comme pendant les vacances, nous nous retrouvons par petites bandes regroupant les enfants de huit à quatorze ans d’un même quartier. Les plus chanceux disposent d’un vélo, les autres suivent à pied ou sur les porte-bagages, mais finalement rares sont les expéditions qui nous entraînent en dehors du centre du bourg… Les places, «la grande» et «la petite», sont nos terrains de jeu privilégiés.
Si je me souviens très bien de mon premier( ?) vrai vélo, c’est à cause de la gamelle que j’ai prise avec lui.
Papa l’avait acheté d’occasion dans le village (j’ai beau me creuser la cervelle, je n’arrive pas à me souvenir à qui), et il me convenait tout à fait, sauf que l’axe de la fourche avait été remplacé par un bout de manche d’outil, en bois, entré en force dans le tube de liaison entre le guidon et la fourche !