FAMILLE  GOUBIN - POULAT                                                             
Meingan /gÉnÉral            histoire d’un mythe familial
BRANCHE MEINGAN    

Pas de famille Meingan ?
Voire (1)…

La Branche Meingan, c’est la branche de ma grand-mère paternelle. De la période où j’ai vécu chez elle, entre 1960 et 1963 environ, je n’ai conservé que quelques bribes,  tant je ne portais à ce qu’elle me racontait qu’une oreille distraite… Mais s’il y a une information que j’ai conservée, parce qu’elle la répétait comme une litanie, c’est qu’elle n’avait « pas de famille » du côté des Meingan.
Et pendant cinquante ans je n’ai pas cherché plus loin.
Jusqu’à ce que je me lance dans la généalogie familiale.
Il m’est apparu alors assez rapidement qu’il convenait de relativiser ces certitudes…
Il est vrai que ma grand-mère était fille unique. Une petite sœur était bien arrivée en 1885, mais  qui n’avait  pas vécu plus que quelques heures…. Il est vrai également que ses parents étaient morts tous deux en 1904, alors qu’elle n’avait que 20 ans, et que c’est à un oncle par alliance, Louis Pomelec, qu’il était revenu la charge d’être son tuteur jusqu’à sa majorité.
Or, et ce fut là ma première découverte-choc,  Jules Meingan son père, avait sept frères et sœurs, tous nés à Brest. Logiquement, ma grand-mère aurait donc dû se sentir entourée d’une pléthore d’oncles, de tantes, de cousins et cousines.
Rien. Pas un Meingan sur les rangs pour être désigné tuteur par le conseil de famille. Pas de Meingan non plus témoin à son mariage en 1905.
Où étaient-ils donc tous passés ?
À défaut d’avoir trouvé LA réponse à cette question, je pense avoir quelques pistes, qui peuvent fournir une explication plausible à cette absence de famille à Brest.
Elles me sont venues en découvrant que son grand-père (Louis Marie Emmanuel Meingan, cordonnier) avait un mode de vie assez curieux. Sur les huit actes de naissance retrouvés de ses enfants, cinq portent la mention « absent à Paris » pour évoquer le père.
Louis Marie ne venait donc qu’épisodiquement à Brest, le temps de faire un enfant à sa femme, avant de repartir à Paris où il vivait, et travaillait sans doute. Avait-il une double vie là-bas ? C’est possible (probable?), mais je n’ai rien trouvé qui l’atteste.
Et  ce n’est pas tout! Ce lien avec la capitale n’est pas nouveau. Le père de Louis Marie, Guillaume Marie, cordonnier également, est lui-même signalé sur l’acte de mariage d’un de ses enfants, comme étant «décédé à Paris le 21 mai 1832 ».
J’ai découvert également que comme son père et son grand-père avant lui, Jules Meingan, le papa de ma grand-mère, avait également eu très tôt ce rapport à la Capitale. Son livret militaire indique par exemple que son domicile est à Saint Maur. (Ma grand-mère m’avait bien dit qu’il avait été un temps vendeur dans un grand magasin, « Au bon Marché » il me semble). Mais il reviendra assez tôt s’installer définitivement à Brest en octobre 1878, à 22ans.
Il paraît donc évident que le noyau familial s’est très tôt déporté de la Bretagne, vers la région parisienne. Mais il ne sera pas facile d’en retrouver les traces, puisque les archives de la capitale précédant 1860 ont toutes été la proie des flammes pendant La Commune…
Dans les années 1880, des huit enfants de Louis Marie Meingan, il ne reste effectivement à Brest que Jules et son frère Paul Emmanuel (qui est marin). Si l’on exclut deux petites sœurs décédées très tôt, ce sont quatre membres de la fratrie qui ont donc vraisemblablement rejoint la capitale.
Ma grand-mère faisait donc erreur. Elle avait beaucoup de famille du côté de son père, mais il lui aurait fallu aller la  chercher à Paris.
Br. Et. Meingan 2