FAMILLE  GOUBIN - POULAT                                                             
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                                 ANECDOTES
- 006 -
[Michel raconte]… Je me souviens que la Rosengart des grands-parents n'avait que deux places à l'avant, et un vague espace à l'arrière que je devais partager avec Rip, un monumental setter gordon. Lorsqu'il fallait aller à Kerfany, ou plus rarement au Pouldu, les choses se passaient sans trop d'anicroches à l'aller. Bien sûr il y avait les battements de la queue de Rip sur ma figure quand il se penchait à la portière, ou sa bave lorsqu'il se retournait, mais ça n'allait pas plus loin.
En revanche le retour était un enfer. Excité par les bains de mer, il n'arrêtait pas de tourner, de virer, de me piétiner, de s'ébrouer, libérant à chaque fois une constellation de grains de sable en même temps qu'une intenable odeur de chien mouillé dont je profitai sans partage…  
- 007-
[Eliane raconte]… Je me souviens que j’étais allée avec tante Evelyne, ma marraine..., dans une église située dans sa rue, un peu plus haut. Elle y mettait une pièce "dans" un petit âne et, pour mon plus grand plaisir, celui-ci hochait la tête en guise de remerciement. Je crois bien qu'elle faisait là un vœu…
Lequel? Amoureux peut-être si l'on juge par ce que Papa nous racontait.
Il avait en effet vu sa tante lors d'une sortie du Lycée, se promenant elle aussi. Il devait être en 6ème alors. Elle lui avait demandé de ne le dire à personne. Car elle n'était pas seule. Le compagon était unijambiste, ce qui faisait toujours rire Papa quand il le racontait.
- 008-
[Michel raconte]… Je me souviens que mon grand-père chantonnait ou sifflotait sans cesse. Il connaissait par coeur des symphonies, des airs d'opéra (ou d'opérettes). Je me suis toujours demandé par quel prodige il avait pu mémoriser tout cela. Il n'allait jamais au concert (où serait-il allé au concert?... À Pont Croix en 1906?, à Kerouze en 1911? à Minden en 1917? à Moëlan sur Mer?, à Quimperlé même?...) et comme instrument de musique ne disposait que d'un énorme poste de radio qui ne devait pas diffuser la Symphonie du Nouveau Monde, ou Cosi Van Tutte tous les quatre matins! Or grand-père les possédait sur le bout des doigts.
Certes il existait à cette époque des gramophones, qui ont pu participer à la popularisation des oeuvres de musique classique. Mais mes grands-parents n'en avaient pas.
J'ai une image précise de mon grand-père, à Sigogne, traversant la cuisine  pour se rendre au jardin, béret sur la tête, sabots de bois au pied et binette à la main, et fredonnant la 6° de Beethoven! Je devais avoir huit ou neuf ans. Sur le moment je ne sus évidemment pas de quelle oeuvre il s'agissait mais, quelque temps plus tard, lorsque qu'Éliane obtint son bac, elle reçut en cadeau un poste de radio avec tourne-disques intégré, et deux "disques microsillons". En écoutant le premier d'entre eux j'ai tout de suite reconnu ce que mon grand-père chantonnait ce jour-là dans la cuisine. C'était la Symphonie Pastorale.
Anecdotes
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